Dimension sociale du jardinage

Nos jardins sont des espaces collectifs où les adhérents cultivent des parcelles à des fins personnelles. Au-delà de l'activité agricole, nos jardins sont aussi des lieux riches en interactions sociales, en valeurs partagées et en dynamiques collectives.

1. Un espace de mixité sociale et générationnelle

Ils rassemblent des personnes de différents milieux sociaux, âges, origines culturelles et parcours de vie. Ce brassage crée un microcosme social où les jardiniers tissent des liens. On y observe :

  • une solidarité intergénérationnelle (transmission de savoirs, entraide),
  • des échanges culturels (partage de pratiques alimentaires et agricoles),
  • une intégration sociale des nouveaux arrivants ou des personnes isolées.

2. Des valeurs collectives partagées

Cette vie en association repose sur des valeurs communes : respect de la nature, entraide, engagement citoyen, sobriété … Nos jardins fonctionnent comme une communauté de pratiques où les membres partagent des normes implicites (entretien des parcelles, participation aux travaux collectifs, respect du règlement intérieur, de la charte du jardinier et de la charte des aménagements)…

Ces valeurs sont à la fois choisies et construites dans l’interaction. Les conflits (sur l’arrosage, le bruit, la propreté, la gestion des déchets, certains aménagements…) sont fréquents mais sont utiles aussi à renforcer la cohésion du groupe à travers les médiations et négociations.

3. Un outil d’émancipation et d’engagement

Pour beaucoup de jardiniers, cultiver son jardin, c’est aussi reprendre du pouvoir sur son quotidien : produire sa propre nourriture, retrouver un rythme naturel, se reconnecter à la terre. Ces dimensions touchent à l’autonomie, à la santé mentale, à l’économie familiale.

Par ailleurs, la gestion associative favorise une forme de démocratie participative. Les décisions sont prises collectivement, chacun peut s’impliquer dans la vie des jardins. Cela développe des compétences sociales et civiques chez les adhérents.

4. Des enjeux sociaux et politiques

À travers le prisme sociologique, nos jardins révèlent des enjeux de société : droit à la nature en ville, écologie populaire, lutte contre l’isolement, inclusion sociale, alimentation durable. Ils illustrent aussi des tensions : entre tradition et modernité, entre pratiques individuelles et règles collectives, de respect des règles, comme celles imposées par le Domaine National de Saint Cloud. ou encore entre attentes institutionnelles et réalités du terrain.

Conclusion

L’association des jardins familiaux  de Garches est bien plus qu’un espace de culture : c’est un laboratoire social où s’expérimentent des formes de vivre ensemble, de convivialité, d'engagement et de citoyenneté. Le fonctionnement collectif est amélioré par la compréhension de ces dynamiques, par la prise en compte des apports des uns et des autres, mais aussi par l’anticipation de situations parfois délicate à gérer.